Retour à l'emploi : les seniors à la peine
17 juin 2019
Le marché du travail est loin de s'améliorer pour les seniors. Selon une étude du centre d'études de l'emploi et du travail (CEET) rattaché au CNAM publiée ce jeudi 13 juin, la France accuse un sérieux retard en matière d'emploi pour les plus âgés. Ainsi, le taux d'activité des 55-64 ans s'élevait en 2017 à 54,9% en France contre 59,6% en Espagne, 66,4% au Royaume-Uni et 63% en moyenne dans les pays de l'OCDE.
Alors que le gouvernement planche depuis des mois sur une réforme des retraites, la question du retour au travail de cette catégorie après une période de chômage demeure déterminante. Surtout, si le chômage a continué de baisser au premier trimestre malgré le ralentissement de la croissance et que les créations d'emplois restent dynamiques, le taux de chômage des plus de 50 ans est reparti à la hausse au premier trimestre 2019 pour atteindre 6,6% de la population active après plusieurs trimestres de baisse consécutifs.
Le rôle indéniable de l'âge
Pour mieux appréhender les facteurs qui peuvent expliquer ces difficultés, l'auteure de l'enquête intitulée, "Le retour à l'emploi diminue-t-il avec l'âge ?", Kadija Charni , a décidé de s'attaquer à l'emploi au Royaume-Uni. "Le marché du travail britannique est un marché libéral, où l'intervention de l'État est limitée, ce qui permet d'étudier plus facilement le rôle de l'âge. Les politiques d'emploi sont peu développées : elles sont caractérisées par en comparaison de celles de ses voisins européens".
D'après les résultats obtenus par la chercheuse, l'âge joue un rôle considérable pour retrouver un emploi. Ainsi, seuls 35% des chômeurs âgés de 55-59 ans sont réemployés, alors que cette proportion est de 50% pour les 50-54 ans. Aussi, la probabilité qu'un chômeur retrouve un poste chute fortement avec l'âge. "À titre d'exemple, un homme âgé de 51 ans a 7% (6% pour une femme) moins de chance de quitter le chômage qu'un homme âgé de 50 ans" explique le document.