Cahiers 3/3

Le fonctionnement d’un marché du travail local

#5 - janvier 1974 - Sous la direction de Michel Destefanis, Anne-Marie Vasseur

RÉSUMÉ

L’objet de l’étude a été de cerner :
- toutes les opérations effectuées sur le marché du travail par les employeurs d’une part, les salariés d’autre part,
- les flux résultant de ces opérations et leur rythme

Nous ne sommes pas limités à l’étude mécanique de ces phénomènes : la mobilité revêt en effet une telle importance dans le fonctionnement du marché du travail qu’il fallait en dégager tous les aspects et tous les facteurs ; cela revenait en fait à considérer les incidences des opérations effectuées sur le Marché, sur la vie active des travailleurs, et sur la vie des établissements.

Le marchés du travail du Bassin de main-d’œuvre d’Annecy, qui correspond à la moitié environ du département de la Haute-Savoie et 146 210 habitants a été choisi pour plusieurs raisons : il est d’une grande homogénéité, car il y a peu de migrations alternantes avec les zones géographiques limitrophes. Le Bassin connaît un très grand dynamisme démographique, dû principalement à une immigration massive, tant métropolitaine qu’étrangère. Cette progression démographique est liée à une progression économique non moins importante : l’accroissement de l’emploi dans le secteur privé de 1966 à 1970 a été de 28%.

Cette économie est marquée par la prépondérance de l’industrie (représentée principalement par les industries des métaux) et le retard du secteur tertiaire. On observe dans l’implantation des établissements une différenciation selon les secteurs d’activités : les établissements du secteur secondaire sont mieux répartis sur le territoire du Bassin que les établissements tertiaires, qui se situent surtout à Annecy.  On relève en même temps une segmentation géographique, dans l’implantation des établissements, en particulier l’absence d’établissements moyens ou importants autour d’Annecy, et le développement sur la couronne extérieure du Bassin de pôles périphériques au choix d’activités réduit.

Un fort mouvement est amorcé dans le Bassin qui doit lui permettre de rattraper son important retard dans le secteur tertiaire. Le mouvement se traduit par un accroissement de la concentration sans pour cela que les petits et moyens établissements connaissent une régression.

Trois enquêtes directes tant auprès des établissements que des salariés ont été menées, ainsi que le dépouillement de données fournies par la Caisse primaire d’assurance maladie de la Sécurité Sociale, à Annecy. Ces travaux nous ont permis de cerner l’ensemble des opérations effectuées dans le secteur privé non agricole sur le Bassin de main-d’œuvre d’Annecy, zone de 10 cantons situés autour de la Préfecture de la Haute-Savoie, du 1ier janvier 1968 au 31 mai 1969 :

- L’enquête auprès des établissements touchait la totalité des établissements de 50 salariés et plus, le quart des établissements employant de 10 à 49 salariés, et le vingtième des établissements de moins de 10 salariés.

Dans chacun des établissements enquêtés, chaque mouvement : entrées et sorties de salariés, aussi bien sur des postes permanents que pour des travaux saisonniers ou temporaires, intervenus entre le 1.1.68 et 31.5.69 a été consigné sur une fiche avec les caractéristiques du salarié concerné, du poste de travail, des modalités de mouvement (date exacte, motif, etc.).

Un questionnaire « établissement » comportait en plus les renseignements nécessaires concernant les effectifs, les investissements, etc.

- Une enquête auprès de la population (les personnes appartenant à un vingtième des logements du Bassin de main-d’œuvre) devait permettre de cerner la mobilité dans la population active, et de remonter dans la vie active antérieure de l’individu

- Une enquête auprès d’un échantillon de personnes qui se sont inscrites au bureau de la main-d’œuvre en qualité de demandeurs d’emploi entre le 1.1.68 et le 31.5.69. Les questions portaient sur les conditions qui avaient amené les salariés au bureau de la main-d’œuvre, le placement éventuel, la vie active antérieure, avec tous les emplois, et les différents métiers qu’il avait pu exercer, les évènements intervenus entre son inscription et le 31 mai 1969.

- La Caisse primaire d’assurance maladie de la Sécurité Sociale nous a fourni des renseignements concernant l’ensemble des nouvelles immatriculations au régime général de la Sécurité Sociale, intervenues pendant notre période d’étude, nous permettant de cerner ainsi toutes les entrées dans la vie active salariée des jeunes Français du Bassin, et les entrées sur le marché du travail français d’immigrants étrangers récents.

Nous avons bénéficié de la collaboration de la direction départementale de la main-d’œuvre, qui a mis à notre disposition son fichier des établissements de 10 salariés et plus ; nous avons pu ainsi retracer la vie de ces établissements depuis 1965.

A partir de l’enquête auprès de la population, nous avons en outre sélectionné un certain nombre de cas qui ont fait l’objet d’entretiens non directifs approfondis.

A partir d’une masse de données très importantes, il a été possible d’effectuer une série d’études qui ont permis de dresser un bilan complet du fonctionnement du Marché du travail, d’appréhender le comportement de l’individu face au changement d’emploi, etc. La synthèse de ces travaux que nous présentons ci-dessous nous a amené à remettre en cause une politique de l’emploi fondée sur la seule « transparence » du Marché du travail pour faciliter la mobilité de la main-d’œuvre. […]

SOMMAIRE

Préface, par Claude Vimont
Résumé
Chapitre préliminaire – la méthode employée

Première Partie : L’économie et la situation de l’emploi dans le bassin de main-d’œuvre d’Annecy

Chapitre 1. Le contexte géographique et historique

Chapitre 2. La population

I. Accroissement de la population du bassin et immigration
II. Jeunesse et niveau de formation de la population du bassin
III. Répartition de la population selon le statut et le secteur d’activité économique

Chapitre 3. L’offre d’emploi

I. Évolution des effectifs
II. Implantation des établissements
III. Typologies des établissements selon l’évolution de leurs effectifs de 1965 à 1970
IV. Répartition de la population dans les établissements : concentration et spécialisation

Deuxième Partie : Le fonctionnement du marché du travail

Chapitre 1. Description des mouvements

I. Vue d’ensemble des mouvements
II. Les mouvements sur les emplois permanents
III. Les mouvements sur les emplois saisonniers et temporaires

Chapitre 2. Étude détaillée des flux

I. Entrées sur le marché du travail
II. Modalités de recrutement et durée de vacance des postes
III. Changements d’emplois internes et changements d’emplois externes au Bassin de main-d’œuvre d’Annecy
IV. Conditions de placement des demandeurs d’emplois inscrits au Bureau de la main-d’œuvre
V. Bilan de fonctionnement du marché du travail

Troisième Partie : Recherche des facteurs explicatifs de la mobilité de l’emploi

Chapitre 1. L’influence de l’embauche sur la mobilité des travailleurs salariés

I. Etude des cohortes mensuelles d’embauche
II. Un modèle semi-logarithmique de la productivité des embauches
III. Calcul du nombre des départs endogènes
IV. Calcul du nombre d’embauches productives d’une cohorte au regard d’une date quelconque

Chapitre 2. Les déterminants du turn-over dans les établissements

I. Mobilité du personnel entre les établissements
II. Caractéristiques des établissements présentant une mobilité forte
III. Turn-over et politique de l’entreprise

Chapitre 3. La mobilité dans la vie active de l’individu

I. Étude de population des personnes qui se sont inscrites au Bureau de la main-d’œuvre en qualité de demandeurs d’emploi du 1.1.68 au 31.5.69
II. Analyse de la probabilité de changer à nouveau d’emploi pour un individu qui a changé d’emploi à une date donnée
III. Déroulement de la vie active des individus

Chapitre 4. Étude sociologique des obstacles à la mobilité

I. Mesure du degré de satisfaction éprouvée par l’individu à l’égard de son travail
II. Motivations et freins à la mobilité

Conclusion générale
Annexes

Summary
Forschungsbericht

Les emplois industriels

#4 - janvier 1973 - Sous la direction de Philippe d’Hugues, Georges Petit, François Rerat

RÉSUMÉ

L’objet de l’étude a été l’analyse détaillée des postes de travail occupés par les ouvriers qualifiés, les agents de maîtrise, les agents techniques et techniciens dans un échantillon de 108 établissements industriels, afin de déterminer la nature exacte des fonctions exercées, les connaissances nécessaires pour exécuter les tâches demandées, les conditions dans lesquelles les travailleurs étaient recrutés (modes d’admission, niveaux de formation exigés ou souhaités). Cette analyse en profondeur a permis de mieux définir les différents emplois et, par cette meilleur connaissance de leurs caractéristiques essentielles, de sortir ces emplois des classifications habituelles héritées le plus souvent des arrêtés Parodi et devenues tout à fais inadaptées à rendre compte de l’évolution des emplois. Des groupes homogènes par la nature des connaissances exigées pour tenir l’emploi ont pu ainsi être constitués. Ils présentent pour la formation professionnelle un intérêt beaucoup plus grand que les anciennes classifications, le critère de base commun au groupe d’emplois constitué étant la nature de la formation.

L’application de la grille d’analyse du Centre d’études de l’emploi a conduit d’une part à réduire le nombre des ouvriers qualifiés dans le total des ouvriers, d’autre part à créer au sein des ouvriers qualifiés, des agents de maîtrise, des agents techniques et des techniciens, des groupes qui se distinguent nettement les uns des autres, en termes de formation professionnelle.

La surqualification pratiquée par les entreprises pour les besoins de leur politique de rémunération a pour effet d’augmenter le nombre des ouvriers qualifiés d’une proportion plus ou moins importante d’effectifs dont l’activité professionnelle n’exige aucune qualification véritable, quand on décompose les tâches demandées par la grille d’analyse du CEE. Toutes les « qualifications de salaires » instaurées par les entreprises ont été éliminées et les effectifs correspondants classés en OS. En sens inverse, quelques emplois d’OS ont été reclassés avec ceux d’ouvriers professionnels. Mais le cas est plus rare et il est certain que la répartition nouvelle que nous avons effectuée fait baisser la qualification « officielle » qu’on aurait pu obtenir en additionnant les fichiers du personnel des établissements étudiés. Par contre la masse des OS se trouve augmentée.

La répartition entre ouvriers qualifiés et ouvriers spécialisés varie selon les secteurs, dans les proportions plus importantes que dans les tableaux des enquêtes du Ministère des Affaires sociales, car nous avons réintégré parmi les OS des effectifs variables d’un secteur à l’autre d’ouvriers qualifiés. La proportion moyenne de 55% d’OS est largement dépassée dans le cas de plusieurs secteurs. Pour certains, cette proportion est même supérieure à 70% (industries alimentaires, du bois, du papier carton, des cuirs et peaux, de la première transformation des métaux). Parmi les secteurs où la proportion d’OS est faible, on trouve en premier lieu l’aéronautique (20,6%), secteur clé de la qualification ouvrière, la mécanique générale (48,5%) et l’imprimerie (49,6%). […]

SOMMAIRE

Avant propos, par Claude Vimont
Résumé


Chapitre préliminaire – la méthode employée
Abréviations

Première Partie : Analyse des emplois étudiés dans l’industrie

Ière sous partie – Répartition par catégorie de qualification des ouvriers, des agents de maîtrise et des techniciens

Chapitre I. Les ouvriers

I. Ouvriers spécialisés et ouvriers qualifiés

II. Ouvriers qualifiés

Chapitre II. Les agents de maîtrise

I. Répartition par catégorie de qualification

II. Répartition des catégories de qualification dans certaines catégories d’activité économique

III. Niveaux d’encadrement des ouvriers dans certaines catégories d’activité économique

Chapitre III. Les agents techniques et techniciens

I. Problèmes posés par l’étude des emplois d’agents techniques et techniciens

II. Répartition des agents techniques et techniciens

IIe sous partie – Etude détaillée des emplois d’ouvriers qualifiés

Deuxième Partie : Structures d’emploi par catégorie d’activité économique et processus de production

Chapitre I. L’industrie automobile

Chapitre II. L’industrie aéronautique
Chapitre III. La construction électrique
Chapitre IV. L’industrie chimique

Chapitre V. Les industries polygraphiques
Chapitre VI. Les industries alimentaires
Chapitre VII. Les structures d’emploi par processus de production

Troisième Partie : Les modes d’admission pratiques et les niveaux de formation souhaités pour les emplois étudiés dans l’industrie

Chapitre I. Les ouvriers

I. Modes d’admission et niveau de formation des emplois suivant les catégories de qualification

II. Modes d’admission et niveaux de formation dans certaines catégories d’activité économique

Chapitre II. Les agents de maîtrise

I. Modes d’admission par catégorie de qualification et selon les catégories d’activité économique
II. Niveaux de formation par catégorie de qualification et selon les catégories d’activité économique
III. Profils types de formation et de recrutement par catégories de qualification et selon les catégories d’activité économique

Chapitre III. Les agents techniques et techniciens

I. Modes d’admission par catégorie de qualification et selon les catégories d’activité économique
II. Niveaux de formation par catégorie de qualification et selon les catégories d’activité économique
III. Profils types de formation par catégorie de qualification et selon les catégories d’activité économique

Conclusion
Annexe
Summary
Forschungsbericht

Les débouchés professionnels des étudiants

#3 - janvier 1973 - Sous la direction de Philippe Vrain

SOMMAIRE

Présentation de l’étude
Note technique


Première Partie : Les études

Chapitre I. Accès à l’enseignement supérieur : Le baccalauréat

1. Nature du baccalauréat

2. L’âge au baccalauréat

Chapitre II. Les études supérieures durant le premier et le second cycles

1. Intervalle de temps entre le baccalauréat et le diplôme de deuxième cycle

2. Principaux facteurs influençant le déroulement des études

Chapitre III. Filières suivies dans l’enseignement supérieur

1. Description des filières pour chaque catégorie de diplômes

A. Licenciés en lettres

B. Licenciés en droit

C. Licenciés en sciences économiques

D. Diplômés des instituts d’études politiques

E. Diplômés des grandes écoles de commerce

2. Facteurs scolaires et sociaux influençant les filières

A. Conditions du déroulement de la scolarité du second cycle

B. Origine sociale

Deuxième Partie : L’activité professionnelle

Chapitre I. Situation professionnelle en 1970 et taux d’activité

1. Selon l’origine scolaire et l’origine sociale

2. Selon l’état matrimonial

Chapitre II. Diplômés inactifs à la date de l’enquête

1. Raisons de l’inactivité

2. Projets professionnels

Chapitre III. Diplômés ayant une activité professionnelle : le métier exercé

1. Licenciés en lettres

2. Licenciés en droit et diplômés d’un institut d’études politiques

3. Licenciés en sciences économiques et diplômés des grandes écoles de commerce

Chapitre IV. Conditions d’exercice de l’activité professionnelle

1. Activité économique par secteur

2. Analyse des revenus

3. Emploi et revenus selon l’origine sociale

4. Mariage et activité professionnelle du conjoint

Conclusion
Summary
Forschungsbericht

Les attitudes des travailleurs et des employeurs à l’égard de l’emploi

#2 - janvier 1973 - Claude Vimont, Jean Rousselet, Nicole Dubrulle, Jean-Pierre Faguer, Gabrielle Balazs, Michel Destefanis, Jean Dumard, Anne-Marie Vasseur, Marie-Françoise Mouriaux

SOMMAIRE

L’attitude des employeurs à l’égard des travailleurs âgés
Claude Vimont

L’insertion au travail d’un échantillon de jeunes demandeurs d’emploi inscrits à l’Agence Nationale pour l’Emploi
Jean Rousselet et Nicole Dubrulle

Un aspect particulier du marché du travail des jeunes : les emplois proposés aux jeunes de 16 à 18 ans dans un service spécialisé de placement
Jean-Pierre Faguer et Gabrielle Balazs

Incidence de la conjoncture économique sur l’emploi féminin dans l’industrie de la région Rhône-Alpes. Conséquences des comportements des employeurs et des travailleurs
Michel Destefanis, Jean Dumard et Anne-Marie Vasseur

L’attitude des employeurs à l’égard de la durée du travail
Marie-Françoise Mouriaux

Bibliographie critique

L’analyse de l’emploi par région et par département

#1 - janvier 1973 - Michel Destefanis, Jean Dumard, Anne-Marie Vasseur, Béatrice Goutermanoff, Armelle Gorgeu, Roland Beltramelli

SOMMAIRE

Méthodes nouvelles d’analyse de l’emploi industriel à l’échelon régional et départemental. Première application à la région Rhône-Alpes
Michel Destefanis, Jean Dumard et Anne-Marie Vasseur

Les besoins de recrutement par catégorie socioprofessionnelle pour la période du VIe Plan dans les régions Midi-Pyrénées, Pays de la Loire et Rhône-Alpes
Béatrice Goutermanoff

Schémas d’évolution de l’emploi dans l’industrie textile pour 1975 et conséquences sur le marché du travail des grandes régions textiles de France
Armelle Gorgeu

Une nouvelle méthode d’enquête sur la sensibilité des établissements industriels aux fluctuations conjoncturelles
Roland Beltramelli