From Work-life Balance Policy to the European Care Strategy: Mainstreaming Care and Gender in the EU Policy Agenda
17 février 2023
La politique d'équilibre ou de conciliation entre travail et vie privée est devenue un domaine distinct de la politique sociale de l'Union Européenne (UE) en 1997, lorsqu'elle a été intégrée dans la stratégie européenne pour l'emploi sous le pilier de l'égalité des chances afin d'augmenter l'activité et les taux d'emploi des femmes. Elle a pris de l'importance avec la stratégie de Lisbonne et les objectifs de Barcelone en matière de garde d'enfants, mais est repassée à l’arrière-plan pendant la Grande Récession. Sa renaissance coïncide avec le socle européen des droits sociaux (EPSR) et sa première directive de mise en œuvre sur la conciliation du travail et de la vie familiale. La plupart des universitaires et militantes féministes ont critiqué cette politique pour ne s’adresser implicitement qu'aux mères qui travaillent et ignorer la répartition inégale du travail de soin (care) non rémunéré entre les femmes et les hommes. L'EPSR représente un tournant sur cette question suivi par l'actuelle stratégie européenne pour l'égalité entre les femmes et les hommes, adoptée en mars 2020, qui fait de la réduction de l'écart entre les sexes en matière de soins (non rémunérés) l'un de ses objectifs. La pandémie de Covid-19 a sensibilisé la société au caractère central des soins pour la perpétuation de la société et a permis l'adoption d'une stratégie européenne du soin, qui s'inspire de la proposition féministe d'investissement social de masse dans une "économie du care" basée sur la reconnaissance, la revalorisation et la redistribution du travail de care entre les femmes et les hommes ainsi qu’une rémunération juste et la représentation des travailleurs. La stratégie européenne du soin est clairement une avancée du point de vue de l'égalité entre femmes et hommes et de la politique sociale de l'UE. Cependant, elle reste en deçà d'une initiative plus ambitieuse d'un "Care Deal pour l'Europe" à côté du "Green Deal européen", alors que sa mise en œuvre serait entravée par un retour aux politiques d'austérité au niveau des États membres dans les années à venir.