La recherche Comètes (Construire les métiers et les emplois de la transition écologique et sociale) a bénéficié d’un financement de l’ADEME de l’appel à projet de recherche (APR) TEES (Transition écologique, économique et sociale). Elle s’est déroulée sur deux ans, entre 2022 et 2024. Coordonnée par Géraldine Rieucau (Université de Picardie Jules Verne-UPJV), elle était portée par un consortium de sept partenaires.
À partir d’une enquête dans trois structures de l’économie sociale et solidaire, situées dans un territoire rural de l’Oise et dans un territoire urbain en Seine-Saint-Denis, elle vise à comprendre comment se transforment les métiers existants et comment d’autres émergent, dans les secteurs du réemploi (des objets, des vélos) et de la gestion des terres polluées ou excavées.
Elle montre que certains éco-métiers (Agent·e valoriste en recyclerie, Mécanicien·ne cycle en réemploi), exercés aujourd’hui par des salarié·es en insertion, se professionnalisent et pourraient correspondre à l’avenir à des emplois pérennes, quand d’autres (Horticulteur·trice urbain·e) sont plus récents et se structurent progressivement. La recherche délivre également des enseignements sur un métier classique de l’insertion, celui d’encadrant·e technique, qui évolue en s’écologisant et sur les métiers transversaux d’ingénierie de projets, d’animation et de gouvernance, indispensables aux projets territoriaux et innovants de transition écologique.
Mobilisant le cadre théorique de l’économie des conventions, l’analyse met en évidence la diversité des registres d’actions et des justifications des acteur·trices qui œuvrent, dans le cadre de leur travail et de leur emploi, pour la transition écologique. L’activité de réemploi (solidaire) des objets et des vélos s’amplifie, dans une logique civique-industrielle portée par les dispositifs de la politique publique, dynamique toutefois mise à mal par des logiques marchandes.
Par ailleurs, les actions favorables à l’économie des ressources naturelles reposent grandement sur l’engagement des chargé·es de projets et des encadrant·es envers l’écologie, ce qui interpelle la politique de l’emploi et de la formation professionnelle dans sa capacité à valoriser leurs parcours et leurs emplois. Une analyse approfondie de ces profils et parcours et, plus largement, des recherches combinant économie des conventions et travail pour la transition écologique, peuvent constituer des suites intéressantes.
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