Sophie Dessein

Sophie Dessein a soutenu le 1^er décembre 2020 sa thèse intitulée « Des travailleuses et travailleurs associatifs au cœur de la modernisation de l’Etat : le cas du service public de l’emploi pour les chômeurs en situation de handicap », à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Delphine Serre et de Jérôme Gautié (cf. résumé ci-dessous).

Depuis octobre 2021, elle est post-doctorante au Centre d’études de l’emploi et du travail. Son projet de recherche porte sur les déterminants de l’arrivée dans l’emploi associatif à la croisée de la trajectoire et du genre, en se focalisant sur les professionnels de l’accompagnement exerçant dans le secteur associatif.

Entre temps, elle a travaillé dans deux projets de recherche avec des économistes, portant sur les accidents du travail en situation de sous-traitance d'une part, et sur l'accès à la formation professionnelle durant le chômage partiel en temps de crise sanitaire d'autre part.

Résumé de la thèse : cette thèse de sociologie étudie les enjeux et les conséquences de la reconfiguration de l’État dit « modernisé » à travers le secteur associatif, en prenant pour cas d’étude le service public de l’emploi « Cap Emploi », intermédiaire du marché du travail dédié aux chômeurs en situation de handicap, et porté par des associations. Elle s’inscrit dans la tradition de l’ethnographie de l’Etat social et use de plusieurs méthodes d’enquête (observations, entretiens, statistiques, travail documentaire et d’archives). Elle montre comment le « Nouveau management public » s’y déploie au travers d’une présence et d’un contrôle accrus de la part des pouvoirs publics, prenant la forme d’une contractualisation guidée par une logique gestionnaire de performance. Elle étudie ensuite ces associations en tant que guichets de l’État contribuant à fabriquer et à orienter la façon dont les politiques publiques sont appliquées, notamment en termes de sélection des bénéficiaires et en lien avec les institutions environnantes. À ce titre, elle souligne la difficile mise en œuvre de la nouvelle conception du handicap liée à la loi de 2005 et accordant une place accrue à la variable socio-environnementale, face à la standardisation des services publics associée au phénomène de rationalisation gestionnaire. Enfin, elle interroge à la fois la contradiction apparente entre culture associative et culture de la performance, et les réactions des travailleuses et travailleurs face à cette organisation hybride. En cela, cette thèse se veut également une contribution à l’analyse du « nouveau visage du service public », celui des salariés associatifs œuvrant pour des missions de service public.