Romain Juston Morival

Assurance santé comportementale : la révolution qui n’a pas eu lieu

30 septembre 2022

Entre objets connectés et « big data », l’ère numérique ouvre le champ d’une prévention centrée sur les individus. Pourtant, l’assurance santé comportementale peine à se développer en France.

L’OMS en fait l’un des défis du XXIe siècle, tant les chiffres ne font que s’aggraver : les maladies chroniques affectent, rien qu’en France, plus du tiers de la population. Vingt-quatre millions de Français sont atteints de diabète, de cancer ou de maladies cardiovasculaires, respiratoires, rhumatologiques. Des affections de longue durée qui évoluent lentement et qui, par nature, nécessitent des soins à long terme. « Elles pourraient concerner 25 % de la population active d’ici 2025 », prévient Michel Chassang, président de la Sgam AG2R La Mondiale et co-rapporteur d’un rapport sur ces maladies chroniques (1). Un défi pour notre système de santé, tant du point de vue de son financement que de l’organisation des soins qui saute aux yeux dans les données de la plate-forme en Open Data Pathologies de la CNAMTS révélées cet été : 104 des 168 Md€ des dépenses de santé sont dirigées vers ce type d’affections. « Une concentration des dépenses de l’Assurance maladie autour des maladies chroniques », euphémise Thomas Fatôme, le directeur général de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam). Soit 62 % des dépenses pour un tiers des assurés.

Or, il existe bien des leviers de prévention. Selon les experts de l’OMS, « il serait possible d’éviter près de 75 % des maladies cardiovasculaires et des diabètes de type 2, et de faire baisser le nombre de cancers de 40 %, si les quatre principaux facteurs de risque comportementaux étaient mieux appréhendés par les populations » – à savoir la sédentarité, la mauvaise alimentation, le tabac et l’alcool.

 

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