Le constat ne fait plus débat. L’activité économique française avait, certes, davantage plongé que la moyenne européenne l’an dernier, mais elle retrouve au troisième trimestre son niveau d’avant la crise. La vigueur de la reprise se lit dans plusieurs indicateurs. Le gouvernement joue la prudence en tablant sur une croissance de 6,25% en 2021, quand l’Insee prévoit 6,6% et le FMI 6,75%. Quant au taux de chômage, bien que sa chute ne soit pas spectaculaire, il devrait concerner 7,6% de la population active à la fin de l’année, en légère baisse par rapport à l’an dernier et en recul d’un point par rapport à la fin de 2019.
Ce rebond s’accompagne de tensions sur le marché du travail. Le dernier chiffre disponible sur les emplois vacants, celui du deuxième trimestre publié par la Dares, faisait état d’un taux d’1,85%, le plus haut depuis vingt ans, soit 264 800 postes, 22% de plus qu’au trimestre précédent. L’industrie, la construction et le tertiaire marchand étaient les plus affectés par cette progression. Un constat corroboré par la Banque de France avec sa dernière enquête de conjoncture pour le mois d’octobre.