Moins d’un an après la précédente réforme, le gouvernement s’attaque à une nouvelle refonte de l’assurance-chômage qui réduit les droits des demandeurs d’emploi tout en les culpabilisant.
Plein emploi, plein emploi, plein emploi. L’expression est martelée par le gouvernement, qui l’a érigée comme l’un des objectifs principaux du nouveau quinquennat : atteindre un niveau de chômage en dessous de 5 % d’ici à 2027. Il concerne à ce jour 7,4 % de la population active, selon l’Insee, ce qui représente 2,3 millions de personnes en catégorie A.
Pour faire baisser ce pourcentage, le ministre du Travail (et du Plein Emploi), Olivier Dussopt, a annoncé une nouvelle réforme de l’assurance-chômage. Nouvelle, car une réforme d’ampleur a déjà été menée lors du précédent quinquennat. Les mesures les plus drastiques, comme la redéfinition du calcul du salaire journalier de référence (SJR) ou l’allongement de la période de travail pour ouvrir des droits, sont entrées en vigueur il y a moins d’un an.
Autrement dit, il est très difficile avec si peu de recul d’évaluer concrètement les effets de ces mesures qui avaient été vivement critiquées à gauche. « On n’a pas encore d’éléments sur les effets de la précédente réforme et on en engage une nouvelle. Sur la forme, c’est sûr que c’est problématique », reconnaît Christine Erhel, économiste du travail et directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET).