Camille Dupuy et Jules Simha

Dialogue social : télétravailleurs, télétravailleuses, unissez-vous !

15 mars 2022

Le recours massif au télétravail a bouleversé les pratiques syndicales en supprimant les moments collectifs, mais cette période a été fertile pour inventer de nouvelles pratiques et obtenir de nouveaux droits dans le champ numérique.

Le syndicalisme est-il soluble dans le télétravail ? « Le syndicalisme se nourrit de la vie collective, de moments de convivialité », rappelle Danièle Linhart, sociologue du travail. Or, ce sont précisément ces moments qui se sont brusquement évaporés avec le confinement du 17 mars 2020 et l’irruption de la visioconférence dans les relations de travail. Deux ans et quelques rechutes plus tard, force est de constater qu’une révolution a eu lieu.

« Plus personne n’est là au même moment au bureau. La cantine associative, qui servait auparavant 800 repas par jour, n’en sert plus que 400 », dépeint Renaud Degoy, militant cégétiste de l’Institut national d’information géographique et forestière (IGN), où le nombre de contrats de télétravail est passé de 100 à 800, dont 500 fixes, depuis la pandémie.

« Résultat, la fermeture de notre salle de sport pourrait passer comme une lettre à la poste, alors qu’il y a quatre ans, nous avions réussi à organiser un grand rassemblement et à la sauver. Certains chefs de projets sont en burn-out. En présentiel, on serait montés voir les chefs dans les bureaux. Ce n’est plus possible aujourd’hui », poursuit le délégué syndical.

Le télétravail a distendu les liens entre salariés et représentants syndicaux : c’est l’un des grands constats posés dans l’enquête sur le dialogue social en temps de pandémie réalisée par Camille Dupuy et Jules Simha, du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET). La pandémie a fichu un coup de vieux aux moyens de communication traditionnels, comme le panneau d’affichage ou le tract.

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