Stimuler l'esprit d'entreprise: c'est l'une des compétences de base que les élèves européens sont censés apprendre, selon le Traité de Lisbonne de 2000. Une culture entrepreneuriale qui s'est développée ces vingt dernières années dans les universités et les grandes écoles. Un "savoir-être entrepreunarial" encouragé par les responsables politiques et économiques, à l'heure des "startup nation" et de l'"ubérisation". Une culture de "l'homo entreprenans" qui séduit une génération d'étudiants, biberonnée au mythe du self-made-man du numérique, façon Marc Zuckerberg. Une "entreprenarialisation" de l'éducation supérieure qui interroge aussi l'ADN "académique" de l'université et ses liens avec le monde professionnel.
C'est ce que démontre la sociologue Olivia Chambard, chercheuse affiliée au Centre dʹétudes de lʹemploi et du travail (Cnam) et enseignante à lʹUniversité Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans son livre-enquête "Business Model: LʹUniversité, nouveau laboratoire de lʹidéologie entrepreneuriale" (Ed. La Découverte).