Qu’on en regarde la construction du point de vue des économistes ou bien les usages politiques et sociaux, le pouvoir d’achat apparaît comme puissant symboliquement mais difficile à cerner scientifiquement.
Car il ne suffit pas d’affirmer, quand on est au pouvoir, que le pouvoir d’achat a augmenté pour empêcher Françaises et Français d’imaginer qu’il a baissé.
Quand les dépenses contraintes de logement, de carburant ou de chauffage augmentent, que pèsent les statistiques positives de l’Insee face à la phrase entendue si souvent sur les ronds points en 2018: « On ne peut pas s’écarter » ?
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Julien Damon, sociologue, professeur associé à Sciences Po et Anne Eydoux, maîtresse de conférences en économie au Cnam.
"Le pouvoir d'achat, pour dire un peu ce que c'est, c'est la comparaison entre l'évolution du revenu disponible des ménages, puis l'inflation; on le calcule en général par unité de consommation, c'est-à-dire que l'on tient compte de la composition des ménage pour voir comme celui-ci évolue. On calcule donc l'évolution du pouvoir d'achat par personne. (...) Les estimations du pouvoir d'achat ont tendance à montrer que le pouvoir d'achat des Français augmente, de 1% par an, ce qui est en contradiction avec la perception qu'en ont les Français. Le pouvoir d'achat est donc une moyenne, qui recouvre aussi des inégalités, et que ces dernières jouent un rôle dans les perceptions qu'on les gens de leur pouvoir d'achat" Anne Eydoux