En novembre 2020, la Fondation Abbé Pierre a estimé que 300 000 personnes étaient privées de logement en France. Alors qu’un rapport a récemment souligné la « démultiplication » des situations de pauvreté en raison de la crise sanitaire (Duvoux et Lelièvre, 2021), on peut craindre que le phénomène s’accentue, d’autant que les mesures mises en œuvre jusqu’ici peinent à répondre efficacement à ces situations. Ce constat invite à s’intéresser au secteur de la prise en charge des personnes sans-domicile tel qu’il existe et tel qu’il s’est structuré depuis les années 1980.
À partir d’analyses statistiques et qualitatives, ce numéro de Connaissance de l’emploi met en lumière certains des paradoxes qui ont marqué le développement du secteur. Il souligne le caractère incertain de sa professionnalisation et l’hétérogénéité des configurations professionnelles sur lesquelles repose le travail d’accompagnement des personnes sans-domicile.