Dans le contexte de réforme générale qui cible la SNCF, la question du statut du personnel cheminot de l’entreprise (dit « cadre permanent ») se retrouve au centre des débats. Les promoteurs de la réforme soulignent la nécessité d’ « alléger » les règles de gestion du personnel et dénoncent les « privilèges » de cheminots accusés de corporatisme. Du côté des organisations syndicales, la réforme apparaît comme la menace d’une dérégulation des règles de recrutement et de gestion du personnel, d’une fragilisation des emplois et des collectifs de travail.
La mobilisation des cheminots marocains pour faire reconnaître les discriminations à la SNCF et qui s’est soldée par la condamnation définitive de l’entreprise en janvier 2018 est à ce titre intéressante. En donnant à voir l’existence de traitements dérogatoires par rapport au statut de cheminot, le cas de ces personnels « hors cadre permanent » montre quels peuvent être les effets de telles disparités statutaires en termes de gestion différenciée du personnel et de discriminations.