La pandémie n'aurait pas bouleversé le rapport au travail (CEET)
9 juillet 2021
Seulement 10 % des salariés déclarent que leur travail « a perdu de son sens », entre fin septembre 2020 et fin avril 2021, selon une étude réalisée par le Centre d’étude de l’emploi et du travail (CEET) à partir des données de l’observatoire Evrest créé à l’initiative des médecins du travail. Une partie des salariés qui ont été perturbés par la crise sanitaire, en particulier des femmes cadres, auraient surtout pâti d'une surcharge de travail. L’intensification générée par le télétravail s’est cumulée à une « charge de travail domestique et parentale déjà présente », selon le CEET. En revanche, une majorité de salariés (61%) déclarent que la crise sanitaire n’a eu aucun effet sur leur rapport au travail. Dans ce groupe, « les hommes contremaîtres et ouvriers qualifiés âgés entre 30 et 40 ans du secteur de l’industrie et du bâtiment sont sur-représentés ». Leurs conditions de travail sont restées proches de celles qu'ils ont connues avant la crise sanitaire, avec des situations de chômage partiel au rythme d'une semaine sur deux. Hommes et femmes ont donc été inégalement touchés par la crise sanitaire. Enfin, 3 salariés sur 10 estiment même que leur travail a gagné en intérêt. Cette situation semble être avant tout liée à certains métiers « essentiels » bénéficiant d’une relative reconnaissance sociale, comme le métier de coiffeur. Cette reconnaissance « n’est pas systématiquement liée à une amélioration des conditions de travail ou d’emploi », mais relève d’une « mise en lumière de métiers et secteurs particuliers, comme ceux des soins et des services », conclut le CEET.
Contributeur.trice.s du CEET : Maxime Lescurieux et Valerya Viera Giraldo