France Culture

Y'a-t-il une préférence française pour le chômage ?

24 juin 2019

Du grain à moudre - La future réforme de l’assurance-chômage a une grande ambition : faire baisser drastiquement les chiffres du chômage. Mais, pour le moment, elle s’est attirée les foudres des partenaires sociaux. Comment adapter l’assurance-chômage au monde du travail actuel sans faire grimper les inégalités ?

Carton plein pour la réforme de l’assurance-chômage : elle ne satisfait ni les syndicats de salariés, ni les organisations patronales. Les premiers reprochent au gouvernement le durcissement des règles d’indemnisation : il faudra avoir travaillé plus longtemps sur une période plus courte pour être éligible. Les secondes s’opposent au principe du bonus-malus sur les contrats courts, une forme, selon elles, de taxation du travail.

Du côté de l’exécutif, on met en avant les économies qui vont en découler : 3,4 milliards d’euros sur les trois prochaines années. Mais c’est surtout l’objectif d’une baisse conséquente du chômage qui est avancé pour justifier cette réforme. Le système d’indemnisation actuel ne serait plus adapté à la réalité du marché du travail. Il aurait même un effet délétère sur le niveau du chômage : en baisse certes, à 8.7% désormais, mais bien au-dessus du niveau de nos principaux partenaires.

En son temps, en 1994, Denis Olivennes, futur patron de la Fnac et d’Europe 1, avait "théorisé" ce constat dans un article pour la revue Le Débat en parlant de "préférence française pour le chômage". Un constat que certains reprennent aujourd’hui à leur compte, constatant le décalage entre un marché du travail en pleine mutation et un système de protection qui bénéficie avant tout aux salariés en CDI.

Contributrice du CEET : Claire Vivés

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