Pénurie de saisonniers : le désamour à la plage

Chaque année en France, quelques 300 000 personnes sont attendues pour travailler dans le secteur du tourisme. Animation, hôtellerie en plein air, restauration et entretien, on évoque près de 200 000 postes non pourvus pour cet été. Mais sommes-nous réellement face à une "pénurie" de main d’œuvre inédite ? Ou bien cette tendance existante s’est-elle simplement accélérée après la crise sanitaire ? Qui sont les saisonniers en France, et quels sont les différents profils qui composent cette population souvent stigmatisée ? En quoi cette situation relève-t-elle de la conjoncture post crise sanitaire ?

Pour évoquer ces questions, François Saltiel reçoit Nicolas Roux, sociologue à l'Université de Reims Champagne-Ardenne, chercheur au Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET), Thierry Grégoire, président de l'union patronale UMIH saisonniers (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), et Stéphanie Dayan, secrétaire nationale de CFDT Services.

Le terme de pénurie, selon Nicolas Roux, sociologue à l'Université de Reims Champagne-Ardenne, qui pullule dans le débat public, doit impérativement être questionné. "D'abord, il sous-entend que l’on aurait de moins en moins de travailleurs sur le long terme dans ces secteurs. Alors qu'on constate, entre 1993 et 2010, une hausse de 23% des saisonniers. Enfin, il faut noter qu'une grande majorité des offres trouvent preneurs. Aujourd'hui, on place les discours de la pénurie sur la demande d’emploi. Il faut déplacer le curseur sur le côté de l’offre et remettre cette crise dans le contexte d'un développement du précariat".

Lire la suite sur la page du Temps du débat d'été- France Culture