Dans la littérature internationale et européenne sur les emplois verts, de nombreux travaux empiriques s'appuient sur une adaptation des catégorisations O*NET, qui (i) identifient trois groupes d'emplois verts et (ii) distinguent les tâches vertes des tâches non-vertes, pour chaque emploi. Or, ces données standardisées sont basées sur – et donc dépendantes de – la nomenclature états-unienne des professions. Ainsi, l'application de ces catégorisations à d'autres pays nécessite tout un processus de correspondance. Des méthodes ont été développées et opérationnalisées, mais aucune n'exploite pleinement toutes les possibilités, ni n'évalue réellement la précision de ces adaptations. Profitant de la richesse des données françaises, cet article propose une adaptation minutieuse et transparente des catégorisations O*NET via la nomenclature internationale ISCO-08, en présentant l'ensemble du processus méthodologique de manière claire et accessible. En outre, en France, une institution appelée Onemev a établi une liste ad hoc d'emplois verts, intégrée depuis 2021 dans toutes les grandes enquêtes de la statistique nationale et couvrant le « cœur » des emplois verts. En exploitant les données de l'Enquête Emploi française, nous utilisons cette liste comme un point de comparaison pour évaluer la pertinence de l'adaptation des catégorisations vertes O*NET. Nos résultats révèlent des décalages importants entre la liste de l’Onemev et les catégorisations proches de l’O*NET, mettant en évidence et étayant des limites tant conceptuelles que méthodologiques. Cela remet en question la pertinence de certaines études qui ont utilisé ces méthodes de correspondance d’une manière moins granulaire et prudente.